Frédéric Le Junter est un artiste atypique qui travaille au croisement de la musique, des arts plastiques et du spectacle. Mêlant créativité artistique et savoir-faire de bricoleur, ce sculpteur-musicien fabrique des machines mécaniques, curieux instruments de musique, au fonctionnement aléatoire, qui produisent mouvements, lumières et sons eux-mêmes aléatoires, hasardeux voire accidentels.
À travers son travail,
Le Junter révèle cette dose d'inexactitude nécessaire au monde, comme l'hésitation naturelle de ses assemblages teintés d'humour, d'objets baroques, de myriades de détails ; une esthétique où coexistent intimement primitivisme et sophistication, éclatement de la matière, assemblages de savant fou. Un monde singulier et partageable. Les affinités avec d'autres artistes plasticiens y sont palpables : outre les Pierre Bastien et Pierre Berthet, on peut déceler des influences de
Cy Twombly, de
Réquichot, ou même de
Groucho Marx qui gît là-dessous.
" Vers l'âge de 5 ans, j'ai été impressionné par les sons du port de Dunkerque, par la matière visuelle de ces immenses installations. Au même moment, je me suis mis à construire des objets en volume, en partant du carton et d'objets trouvés. Mon premier poste de radio, en 1967, me fait découvrir les groupes anglais de guitares saturées, c'est là que j'accroche avec la musique. À 28 ans, en 1984, j'ai recommencé le bricolage, et j'ai réuni différents champs qui m'occupent : la lutherie, la musique, la mécanique, les objets trouvés dans une première machine sonore. J'aime fabriquer des outils et des instruments sommaires qui ne me permettent pas une virtuosité mais plutôt de l'instabilité, des surprises, avec lesquels je pratique l'improvisation. "
Frédéric Le Junter
Quand ? Où ?