Les Mikrokosmos de Béla Bartók pour clavecin et guitare électrique !
Le résultat est… étrange… dépouillé (si on peut dire ça quand il y a
du clavecin !), mélodique et assez singulier. Lyrique, burlesque et paranormal. Ça arpente entre Ligeti et les résidus de b.o. teutono-ritales.
Les morceaux durent en moyenne entre 40 secondes et 2 minutes 30 !
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L'univers musical de l'artiste
Xavier Boussiron est fascinant. Il renvoie tour à tour aux héros oubliés du rock'n'roll, à la musique cocktail pathétique, aux ambiances italo-cinematic , aux mélodies exotiques disparues, à Jean-Pierre Melville...
Musicien analphabète, plasticien, dramaturge, et un temps galeriste,
Xavier Boussiron est né en 1969 à Luçon, en Vendée. Pré-adolescent, il est frappé par l'épaisseur de la guitare de Frank Zappa ; il quitte le conservatoire, sans avoir su y apprendre les rudiments du solfège classique, et achète une guitare électrique. Il rejoint successivement deux groupes pop locaux, Deuce et The Jerrybuilt, qui rempliront à craquer la MJC de La Rochelle. Très vite, les enseignements du succès ultra-local laissent poindre les complexités fondamentales de la création artistique : lutte d'égos, enjeux sur la notion d'auteur, producteurs marrons et projet sans espoir, le formatage du feeling, expérimentation de la solidarité artistique. C'est en suivant des études aux Beaux-Arts de Bordeaux (diplômé en 1992) qu'il trouvera les moyens d'approfondir un rapport personnel à la musique. Là où on lui parle de John Cage, il rétorque musique hawaïenne ; là où l'on brandit l'étendard de l'avant-garde comme système "indépassable", il défend la mélodie et la narration. Considérant que l'académie repose sur les mondes parallèles, il tire alors ses influences de "musiciens" comme Francis Picabia, Claudio Estrada, Alfred Jarry, The Residents, Robert Rauschenberg, Gaston Chaissac, Sonny Sharrock, Michel Simon ou Witold Gombrowicz…
Il est invité en 1993-1995, à participer à diverses résidences d'artistes au Mexique (où il organise des courses de cafards) et en Dordogne (où il compose pour la fanfare Le Réveil Cantonal de Monflanquin). En 1995, il édite son premier disque, "Rien qu'un coeur de poulet", où il revisite à l'orgue l'inoubliable Roy Orbison. Il séjourne alors à Los Angeles et rencontre l'artiste Mike Kelley qui lui propose de rejoindre son groupe arty-noise mythique, Destroy All Monsters, le temps d'un concert fêtant le vingt-cinquième anniversaire de la formation.
En 1998, il fait la rencontre de Sophie Perez qui s'attaque à sa première mise en scène de théâtre. Il en compose la musique de scène originale. Leur collaboration se poursuit jusqu'à aujourd'hui avec des pièces Le Coup du cric andalou (2004), Laisse les gondoles à Venise (d'après Lorenzaccio) (2005), Enjambe Charles (2007), Gombrowiczshow (2008), Deux Masques et la Plume qu'ils co-écrivent. En 2004, il conçoit et réalise Menace de mort et son orchestre, pièce scénique de série B et sorte de concert spectacle illustré où l'orchestre joue sous hypnose (créé aux Laboratoires d'Aubervilliers).
Depuis 2005, il mène avec Arnaud Labelle-Rojoux un projet sans limite de temps autour de la passion triste qui a donné lieu à des expositions (Les choses à leur place - au Carré d'art de Bayonne, Le miracle familier - Force de l'art 02) et à des éditions (un livre : Le coeur du mystère, un cd : Le point d'orgue musical). Alternant projets d'art visuel et projets pour la scène, il a collaboré avec Claudia Triozzi, Stéphane Bérard, Nathalie Quintane, Christophe Salengro…
En 2009, il signe sa première bande originale pour le film Le Roi de l'évasion d'Alain Guiraudie.
Boussiron est un inclassable. Un de ses derniers exploits: jouer en quatuor du Beethoven à l'envers (!!) avec l'artiste belge Jacques Lizène. Arnaud Labelle-Rojoux dit de sa musique " Elle cumule les vertus évoquatrices de Nino Rota, en plus trouble, et la profondeur spatiale de Phil Spector, le vertige technologique en moins - quoique certains passages de morceaux récents composés et arrangés avec Stéphane Bérard donnent parfois l'impression d'être une sorte de Stockhausen allègre dissous dans un flux sonore bricolé par un Raymond Scott "garage"!"
Après des études musicales et chorégraphiques classiques,
Marie-Pierre Brébant a étudié le clavecin avec Sylvie Jubert et Françoise Lengellé avant d'entrer au CNR de Boulogne-Billancourt, où elle a obtenu les premiers prix de clavecin et de basse-continue en 1995 et 1996, classes de Laure Morabito et Frédéric Michel. Elle s'est perfectionnée ensuite auprès de Laurent Stewart et Blandine Verlet en clavecin et avec Cecilia Gracio-Moura en danse baroque. Comme continuiste - clavecin et orgue - elle a joué notamment sous la direction de Pierre Calmelet, de Sébastien Marcq ou encore de Luc Coadou, elle a aussi collaboré avec lIe-de-France Opéra Ballet, l'Arcal et avec le Centre National de la Danse.
Parallèlement à ces activités d'instrumentiste, elle a participé comme danseuse, en France et à l'étranger, aux créations de la compagnie Fêtes Galantes dirigée par Béatrice Massin, de 1997 à 2001, à différents films, notamment Le Roi Danse, de Gérard Corbiau (2000), elle a collaboré en tant que chorégraphe avec Marianne Pottier et Skip Sempé et a enseigné régulièrement la danse baroque notamment au sein du Séminaire Estival de Musique Ancienne de Wallonie. Elle se consacre maintenant à la direction artistique de l'ensemble Sept mesures de soie, qu'elle a créé en novembre 2001, ainsi qu'à son activité de musicienne auprès des acteurs de la scène contemporaine, comme la compagnie Grand Magasin, Xavier Boussiron et Sophie Perez ou encore Laurent Friquet, pour Menace de mort et son orchestre, créé aux Laboratoires d'Aubervilliers en 2004, Laisse les Gondoles à Venise et El Coup du Cric andalou, créés au Théâtre National de Chaillot en 2005 et 2006, Gombroviczshow, créé aux Subsistances de Lyon en 2008, A trip around, créé pour la seconde édition de La Force de l'Art au Grand Palais.
Elle explore également au clavecin des répertoires musicaux plus récents, comme dans Harpsichord Parade, reprise d'œuvres du groupe The Doors qu'elle a adaptées pour voix et clavecin.
À Sonic Protest, tous deux présentent :
Brébant vs.Bartok vs.Boussiron, arrangement des Mikrokosmos de Belà Bartok pour clavecin et guitare électrique ! Le résultat est… étrange… dépouillé (si on peut dire ça quand il y a du clavecin !), mélodique et assez singulier. Lyrique, burlesque et paranormal. Ça arpente entre Ligeti et les résidus de b.o. teutono-ritales. Les morceaux durent en moyenne entre 40 secondes et 2 minutes 30 !
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